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Les ambassadeurs > Philippe KOEBERLE : autopsie d'une truite


"Autopsie d’une truite" est le premier polar de Philippe Koeberlé et Nicolas Robert. L’intrigue se passe dans le haut Doubs et notamment le long de la vallée du Dessoubre. Severin, le héros est comme son auteur Philippe un passionné de pêche à la mouche et le début du bouquin commence par la prise d’une truite fantastique de quatre vingt dix huit centimètres. L’ouverture de la truite révèle une mauvaise surprise qui emmène Severin (ancien gendarme), le p’tit Mouge (un copain d’enfance) et son cousin Thierry (professeur) dans les méandres d’une enquête à rebondissements.

Philippe Koeberlé est un ami du Vin Jaune car au début de son bouquin, le personnage principal, Séverin, débouche un clavelin pour fêter la prise de l'animal.

Ci-dessous l’extrait en question (page 32) :

« Il avait ouvert délicatement la bouteille de vin jaune. Il huma doucement le goulot. Le p’tit Mouge le regardait.

  • Allez tiens, René Mougin, du Rolet 85, rien que ça pour nous deux. Et je te promets que je ne quitterai pas le pays avant de l’avoir finie.

Les deux hommes goutèrent religieusement le vin. Cette fois, le p’tit Mouge ne parlait plus. L’affaire était sérieuse. Les deux amis se regardaient fixement sans se voir, mastiquant et gargouillant, tournant le vin contre leur palais comme deux vieux francs-comtois qui ne plaisantent pas avec le vin jaune. Pour une fois, ce fut Séverin qui rompit le silence.

  • Il y a vraiment tout le pays là dedans, dit-il avec émotion. Tu te rends compte, l’odeur des forêts, des sapins, des sous bois humides, des champignons, non pas des champignons, des morilles mon vieux, des morilles. Mais ça sent aussi la noix, la noisette, et les rivières, leurs rochers et la mousse, et cette couleur, on dirait du blé mûr ou le jaune des cailloux calcaires de la rivière quand elle est un peu haute et que les fonds ont été nettoyés par la crue. Tout ça dans une bouteille de vin, c’est un miracle, un don de la nature, et dire que j’avais perdu tout ça. Pas un vin au monde ne peut donner cette sensation. 
  • Ah ben dis donc, t’es revenu poète, mon Séverin. Après tous les hectolitres de vin jaune que j’ai bu, tu viens de me faire comprendre pourquoi il me fait tant d’effet ce vin là. »

« Autopsie d’une truite » publié par les éditions Coxigrue. 2011 par Philippe Koeberlé, médecin anesthésiste au CHU de Besançon, et Nicolas Robert, scénariste pour le cinéma et la télévision. 

Cela mérite au moins un titre de membre d’honneur de la confrérie non ?

  


Publié le 02/11/2012