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Paroles de professionnels > J'ai bu un Vin Jaune de 1774 par Lucien Aviet (dit Bacchus)


Il existe à Arbois une cave qui renferme quelques Vins Jaunes de 1774. Robert Aviet, fondateur en possède un exemplaire et les autres ((connus) sont dans la cave de monsieur M. Il s’agit d’un héritage de son épouse. Pierre Rollet alors président de la société de viticulture d’Arbois souhaitait trouver un ou deux vieux vins à déguster. Il a contacté monsieur M., gendre du premier monsieur M. lequel a passé la demande à son beau père.
Deux jours avant la date prévue pour la dégustation, un message annonçait que monsieur M., le propriétaire acceptait d’ouvrir une bouteille de sa cave, une vraie cave de moine, ce qui n’avait jamais été fait jusque là.
Lucien « Bacchus » Aviet (viticulteur à Montigny les Arsures et présent ce fameux jour), raconte :
« C’est moi qui ai ouvert la bouteille. Ce jour là a été un des plus grands de ma vie. Fabuleux, émouvant !
On m’a donné la clef de l’armoire où étaient conservé les clavelins. Une clef énorme comme une clé de prison de jadis. J’ai sorti une très vieille bouteille de la manufacture de la Vieille Loye et je l’ai débouchée précautionneusement. Le bouchon était aussi dur qu’une cheville de bois. Tout à coup, le parfum a envahi la cave. Un nez de vieux vin de paille qui a enchanté toutes les personnes présentes. Cet arôme laissait présager des merveilles en bouche et en effet, à la première gorgée dégustée, on avait tout. Les parfums explosaient, d’une complexité merveilleuse.
Nous avions avec nous un professeur de biologie qui en a emmené un petit peu dans un tube pour l’analyser. Il nous a expliqué plus tard qu’il y avait trouvé plus d’acides aminés que dans le sang d’un homme.
Nous avions également un chercheur de l’INRA qui est parti avec le fond de la bouteille.
Six mois plus tard, nous recevions un courrier de taille imposante, en forme de faire part. Il s’agissait en fait d’un faire part de renaissance. La culture réalisée à partir de la lie était bouillonnante. Autrement dit, 220 ans après sa mise en bouteille, le vin était toujours vivant ! »
 



Publié le 05/09/2012