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> Dégustation au domaine de Bacchus à Montigny les Arsures


Dans le cadre de notre programme de sortie 2016, nous nous sommes rendus samedi dernier 27 février chez Bacchus père et fils à Montigny les Arsures. Nous avons été accueillis par Lucien et Vincent accompagné de son épouse Alice qui ont repris les rênes du domaine. Nous avons démarré la dégustation par des Trousseau et puis nous avons enchainé avec des Melon à Queue rouge, une autre spécialité de la maison et nous avons terminé bien entendu avec des Arbois Jaunes.

Je ne résiste pas au plaisir de vous faire part des notes prises par notre dernier impétrant David Russier qui, mieux que quiconque, décrit les caractéristiques des crus auxquels nous avons goutés. Il était accompagné de son ami Michel Converset qui partage cet amour des excellents vins et qui, lui aussi, a rejoint notre confrérie. Voici donc la chronologie des crus dégustés :

  • Trousseau 2013 en Rusard
  • Trousseau 2013 Les Rosières : sur la pureté du fruit, un nez magnifiquement ouvert et expressif sur de belles notes de griottes et quelques notes fumées, bouche onctueuse et sapide.
  • Trousseau 2014 en Rusard
  • Trousseau 2014 Nonceau : cuvaison de 191 jours, un risque immense mais ô combien payé en retour ! Une structure tanique formidable donnant une vraie colonne vertébrale au vin, une expression du cépage dans son excellence.
  • Trousseau 1988 en Poussot : vignes en sélection massale originaire de pied de 1919. Une fraîcheur formidable, finale légèrement mentholée, une vivacité surprenante pour un vin de cet âge qui est très loin d'être en fin de vie.
  • Trousseau 1990 : un superbe trousseau sur un millésime d'exception.
  • Points communs sur tous ces rouges : l'éclat de la robe, une brillance et une profondeur de couleur. Bacchus en aparté a dit que cela était dû aux vendanges manuelles et au tri très rigoureux : aucune baie abimée ou dans un état sanitaire imparfait n'arrive sous le pressoir.
  •  Melon à queue rouge 2013 : toujours sélection massale avec des notes florales, notamment fleurs d'acacia, à peine miellé, quelques notes d'agrumes ensuite, un superbe équilibre.
  • Melon à queue rouge 2005 : un nez pur et droit, une bouche avec une attaque vive, des notes de fleurs séchées, de bouquet de fenaison avec une finale sur des épices douces. Un millésime solaire et la richesse du glycérol en font un vin parfaitement équilibré, prélude à une harmonie certaine.
  •  Savagnin 2010 : un très beau vin de voile dans la perfection jurassienne. Voile mince en "ilots" ou en toile d'araignée, couleur grisée, d'où la finesse douce signature d'un breuvage d'excellence
  •  Jaune 2007 : une vraie et immense surprise que ce jaune. A l'aveugle, il aurait été très difficile de désigner un Arbois. Une droiture et une finesse minérale, le côté "laser" (comme l'a nommé notre ami Michel Converset) des "Château-chalon" associé à de la noix verte, mais surtout fenugrec, pointe de badiane. Une dentelle de minéralité. Bacchus nous explique le remembrement obtenu avec son confrère Jacques Puffeney sur ces parcelles dont le sol est composé de schistes cartonnés, autrement dit les fameuses marnes grises-bleutées affleurant et qui composent le terroir du "Château-Chalon" d'où cette épure sur un vin d'une grande élégance. Potentiel exceptionnel qui devrait se confirmer en vieillissant.
  • Jaune 1995 : millésime riche, un nez plus opulent que son précédent, en bouche un alcool chaud avec de belles notes plus fumées, à peine champignonnées, mais avec toujours une profondeur minérale s'exprimant différemment que sur le vin précédent. La finale se fait sur des notes iodées, une tension saline particulièrement agréable et qui permet à ce vin, dont on ne compte plus les caudalies, de faire la queue de paon. En un mot ce vin est synthèse parfaite entre la robustesse des "jaunes" arboisiens et la finesse minérale d'autres terroirs dont on n'a pas l'habitude qu'elle s'exprime sur un Arbois. Assurément un très grand "Jaune".
  • Pour terminer, une surprise non disponible à la vente que Vincent va nous chercher en tant que bouteille "bourrue" ! Il s'agit en fait de la cuvée Vénus de 1989. C'est un savagnin en vendanges tardives (récolté en novembre). Naturellement ce vin titrait 15°3, les bactéries (forcément indigènes chez Bacchus et Vincent) n'ont pas transformé tout le sucre en alcool, ce qui fait qu'il y a une présence de sucre résiduel d'environ au moins 4g selon Vincent Aviet. Ce vin est incomparable par sa richesse, le moelleux est compensé par une acidité merveilleuse, on ne s'endort pas sur le sucre, bien au contraire. Des notes de cédrat confits salivantes mêlées à de fines touches de bergamote viennent réveiller le palais sur ce nectar dont les notes, là encore, nous amènent vers un plaisir intense de dégustation.
     
  • Une fin de matinée magnifique passée grâce à Vincent qui vinifie ses crus avec une passion formidable et à son épouse, avec les commentaires de Bacchus en personne.

Et pour conclure, je partage le sentiment de David : Le Royal Vin Jaune a été royalement accueilli.

Nous avons ensuite été déjeuner chez notre ami Eric Maringue, chef du Relais d'Arc et Senans qui nous avait concocté un menu sympatique avec vol au vent de volailles et entrecotes aux pleurotes accompagné de gratin dauphinois puis un dessert de pommes caramélisées couvertes d'une boule de glace.

 


Publié le 02/03/2016